Presse

Christian Saint-Etienne était l’invité de Nicolas Doze dans l’émission « Les Experts » sur BFM Business, ce vendredi 6 septembre 2024.

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Ce vendredi 6 septembre, Natacha Valla, senior advisor chez Lazard, Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l’ESCP, et Christian Saint-Etienne, professeur au CNAM et membre du Cercle des Économistes, débattent autour de la nécessité de la réforme des retraites, du salaire et du SMIC, dans l’émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze.

Christian Saint-Etienne était l’invité de Nicolas Doze dans l’émission « Les Experts » sur BFM Business, ce vendredi 6 septembre 2024.

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Ce vendredi 6 septembre, Natacha Valla, senior advisor chez Lazard, Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l’ESCP, et Christian Saint-Etienne, professeur au CNAM et membre du Cercle des Économistes, ont discuté de la nomination de Michel Barnier, de ses programmes économiques et de la similitude de sa situation avec celle de Mario Monti, ancien Premier ministre italien, ainsi que de la priorisation du dossier des retraites à Matignon, dans l’émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze.

Les Echos – 4/09/2024

Alors que le déficit public s’est encore creusé en 2023 – atteignant les 5,5 % du PIB -, pour Christian Saint-Etienne le constat est sans appel : la France a un important problème d’offre. Une offre de biens et services de moyenne gamme qui reste trop peu compétitive en dehors de quelques secteurs d’excellence.

Même si la croissance économique atteint 0,3 % au troisième trimestre grâce à un « effet Jeux Olympiques » , elle ne dépassera pour l’année 2024 que marginalement sa moyenne de 1,15 % sur la période 2001-2024. Or, avec une dépense publique à 57 % du PIB en 2024, soit 8,5 points de PIB de plus que la moyenne de la dépense publique de la zone euro hors France, le pays doit croître à 2 % ou 2,15 % par an pour compenser l’effet de freinage de la lourdeur administrative et créer les emplois industriels ou de service à forte valeur ajoutée qui commandent des salaires élevés.

Les Français réclament des hausses de pouvoir d’achat qui ne peuvent venir que de l’augmentation de la productivité du travail ou de la hausse de la quantité de travail fournie. La France est de plus frappée par la « maladie » du double déficit : déficit extérieur qui appauvrit le pays et déficit public gigantesque finançant une dépense sociale boursouflée : 33,5 % du PIB, soit 7 points de PIB de plus que la moyenne de la dépense sociale des autres pays de la zone euro.

Problème d’offre

Tous ces éléments conduisent à un diagnostic tout aussi évident que violent dans sa nature et ses effets : la France a un gigantesque problème d’offre, une offre de biens et services de moyenne gamme peu compétitive en dehors de quelques secteurs d’excellence (défense, aéronautique, luxe, services industriels, et, dans une moindre mesure, chimie, pharmacie, agroalimentaire). De fait, nous ne vendons pas assez de biens manufacturés haut de gamme pour compenser nos importations d’énergie et de biens manufacturés.

Ce diagnostic, qui aurait été non seulement partagé mais défendu par Keynes , devrait conduire à encourager l’essor des entreprises compétitives et exportatrices, à réduire la dépense sociale non conditionnelle actuellement déversée sur les personnes en capacité de travailler, à reculer l’âge de départ à la retraite au-delà de 64 ans pour augmenter la capacité d’offre, et à réduire les impôts sur les entrepreneurs et personnes qualifiées qui tirent la qualité de l’offre vers le haut.

Keynes explique clairement que la dépense publique est utile quand la demande macroéconomique est inférieure à l’offre, mais que stimuler la dépense sociale et réduire la capacité d’offre – en abaissant l’âge de départ à la retraite , en augmentant fortement le salaire minimum qui est à plus de 60 % du salaire moyen en France alors que l’OCDE recommande de le limiter à 50 % du salaire moyen pour accélérer l’insertion des jeunes et moins qualifiés, et en taxant massivement les créateurs de richesses présentés en France comme des accapareurs vicieux alors qu’ils sont déifiés dans les mondes anglo-saxon et germanique mais aussi en Italie – quand la demande est supérieure à l’offre compétitive est suicidaire.

Keynes désapprouverait

Loin de se limiter au multiplicateur IS-LM en économie fermée, Keynes a développé, dans deux chapitres de la « Théorie générale », une réflexion théorique puissante sur le rôle de l’entrepreneur preneur de risques en univers incertain et économie ouverte qui est continuellement ignorée par les élites françaises biberonnées à un sous-keynésianisme de fonction publique en économie fermée.

Keynes serait horrifié de voir le niveau de réflexion sur la politique économique et sociale de la France depuis la loi sur les 35 heures en 2000 , les hausses d’impôt massives de la dernière année de Sarkozy en 2011, et la politique soi-disant anti-riches de Hollande, Mélenchon et sbires qui cible en réalité les entrepreneurs et innovateurs. Une politique qui rapporte les voix de tous ceux que l’on prétend chauffer avec le bois de la branche sur laquelle le peuple est assis.

La hausse du pouvoir d’achat ne peut venir que du travail, de la productivité et de l’innovation par la prise de risques en univers incertain. Jusqu’à quand la pensée de Keynes sera-t-elle ridiculisée en France ?

Christian Saint-Etienne était l’invité de Nicolas Doze dans l’émission « Les Experts » sur BFM Business ce mercredi 3 juillet 2024.

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Ce mercredi 3 juillet, Laurent Vronski, DG d’Ervor, Patrick Bertrand, DG d’opérations d’Holnest, Christian Saint-Etienne, professeur au CNAM et membre du Cercle des Économistes, et Stéphane Carcillo, responsable de la division revenu/travail de l’OCDE et professeur à Sciences Po, sont revenus sur la promesse de Jordan Bardella, le chef du Rassemblement national, d’exonérer de cotisations pendant 5 ans les entreprises qui accorderaient des augmentations de salaires, en dénonçant le caractère coûteux de cette mesure pour les finances publiques, dans l’émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze.

Christian Saint-Etienne était l’invité de Nicolas Doze dans l’émission « Les Experts » sur BFM Business ce mercredi 3 juillet 2024.

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Ce mercredi 3 juillet, Laurent Vronski, DG d’Ervor, Patrick Bertrand, DG d’opérations d’Holnest, Christian Saint-Etienne, professeur au CNAM et membre du Cercle des Économistes, et Stéphane Carcillo, responsable de la division revenu/travail de l’OCDE et professeur à Sciences Po, se sont exprimés sur les préoccupations des grands employeurs face aux résultats des élections législatives, et sur la proposition d’augmentation du Smic à 1 600 euros net, dans l’émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze.

Christian Saint-Etienne, économiste et professeur au CNAM, était l’invité de l’émission Ecorama du 27 juin 2024, présentée par David Jacquot sur Boursorama.com. Il a notamment donné son point de vue sur les principales propositions économiques du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire à l’approche du premier tour des élections législatives.

Les Echos – 21/06/2024

Face à une crise systématique de l’action publique, le gouvernement n’a mené que des réformes pointillistes.

L’agence Standard & Poor’s a dégradé la note de la dette publique française de AA à AA– le 31 mai 2024. Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a soutenu dans les jours suivants la thèse suivante : « La raison principale de cette dégradation est que nous avons sauvé l’économie française », en attribuant les difficultés des finances publiques au Covid et à la crise inflationniste de 2020-2023. Bruno Le Maire a tort, comme nous le démontrons ici.

Si le gouvernement a effectivement fait face à une double crise très grave, l’augmentation de la dépense publique et du déficit public pendant ces crises est inférieure à l’augmentation de ces agrégats dans la zone euro pendant cette période.

Par comparaison avec la moyenne de la dépense publique en 2015-2019, la dépense publique en points de PIB n’a augmenté que de 0,5 point en 2023 en France, contre 2,5 points dans la zone euro. Et par comparaison avec le déficit moyen en 2015-2019, le déficit public en points de PIB a augmenté de 2,4 points en 2023 en France, contre 2,5 points dans la zone euro.

Dérapage en 2010

Si l’on dégrade la note de la France et pas celle de l’Allemagne, par exemple, ce n’est pas la conséquence du Covid ou de l’inflation en 2020-2023 mais c’est le produit de la situation catastrophique de nos finances publiques en 2015-2019 avec un déficit public moyen de 3,1 points de PIB en France, contre un excédent de 1,4 point de PIB en Allemagne et un déficit de la zone euro de 1,1 point de PIB ! Emmanuel Macron est ministre de l’Économie ou président de la République depuis août 2014.

Au moment des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, nous sommes confrontés à la situation catastrophique de nos finances publiques, avec un déficit public annuel moyen culminant, selon les prévisions de la Commission européenne, à plus de 5 points de PIB en 2024-2025, contre 2,5 points de PIB dans la zone euro hors France. Comment en est-on arrivé là ?

La dérive des finances publiques commence en 1981 mais, partant d’une situation extrêmement saine en 1980 – avec une dette brute à 20 % du PIB et une dette nette nulle ! –, nous étions encore dans une situation exactement à la moyenne de la zone euro en 2010-2012. Le dérapage, par comparaison avec la zone euro, commence au milieu des années 2010 et devrait durer jusqu’au milieu des années 2020.

En 2024, la dépense publique devrait s’établir à 57 % du PIB, dont 34 % du PIB de protection sociale, soit quasiment 60 % de la dépense publique. La dépense publique en France dépassera de 8 points de PIB le taux de dépense publique (en % du PIB) dans la zone euro hors France – dont 4 points de PIB au titre des retraites.

Le gouvernement a fait voter une réforme des régimes de retraite qui s’applique depuis le 1er septembre 2023 avec un âge légal de départ qui passera progressivement de 62 à 64 ans pour les régimes du privé et de la fonction publique, mais pas pour les entreprises publiques qui ont obtenu des dérogations avec des réductions de 2 à 3 années par rapport aux régimes principaux. L’âge d’annulation de la décote reste à 67 ans et la retraite minimale passe à 1.200 euros brut mensuels ou 85 % du SMIC net. Les départs anticipés sont facilités et de nouveaux droits familiaux ont été créés avec, au total, une économie d’ensemble de l’ordre de 0,4 point de PIB en application pleine dans huit ans, soit un dixième du surplus de dépense de retraite par rapport aux autres pays de la zone euro. Une réforme des conditions d’obtention de l’allocation chômage devait intervenir au 1er décembre.

Face à une crise systémique de l’action publique – baisse du niveau de l’enseignement, insécurité croissante, immigration incontrôlée, etc. –, le gouvernement mène depuis sept ans des réformes pointillistes, face à des oppositions dures, qui permettent de réduire à la marge les déficits publics. C’est ce qui vient de sanctionner Standard & Poor’s. Et la situation post-7 juillet est très incertaine, sauf miracle.

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