LogoLesEchos220715-ILLLe monde est entré il y a trois décennies dans la troisième révolution industrielle. Se développe sous nos yeux une « iconomie » entrepreneuriale – i comme intelligence, informatique, Internet, innovation, intégration de systèmes.

Avec l’avènement de cette iconomie, nous passons du monde 2.0 de la propriété et des technologies de la deuxième révolution industrielle au monde 3.0 des usages et des technologies de la troisième révolution industrielle. L’économie de cerveau-d’oeuvre domine l’économie de main-d’oeuvre. L’iconomie entrepreneuriale est une mutation technique hyperindustrielle (au sens de l’iconomie), hyperentrepreneuriale et hypercapitalistique, car seul le financement par fonds propres permet de faire face à l’incertitude radicale sur la réussite de l’innovation dans un monde dominé par les effets de réseau.

La mutation vers l’iconomie se double d’une mutation territoriale : la métropolisation. Les innovations se produisent essentiellement dans des métropoles accueillantes pour les entrepreneurs, les investisseurs et les chercheurs, mais aussi pour leurs habitants grâce à une bonne intégration des transports, des activités et de l’habitat dans un plan harmonieux de développement. Aujourd’hui, ces métropoles accueillantes affichent une productivité et un niveau de vie très supérieurs à ceux des villes « désagréables à vivre » ou des zones peu denses. Et lorsque ces villes accueillantes bénéficient d’une vision séduisante de leur développement, d’une gouvernance forte et d’un financement adapté, elles croissent deux fois plus vite que les autres (lire l’étude de l’OCDE, « Le Siècle métropolitain » , 2015).

Seules les villes qui se structurent en métropole favorisant l’innovation et l’entrepreneuriat contribuent réellement à la croissance. Les principaux facteurs de la réussite des métropoles sont la concentration intelligente du capital humain et la diversification des filières d’excellence tout en croisant les compétences des entreprises.

La France possède trois réseaux de métropoles potentielles : le Grand Paris (11, 5 millions d’habitants et 30 % du PIB national pour seulement 22,5 % des revenus), le Grand Lyon et Aix-Marseille-Provence. Elle jouit aussi d’une douzaine de métropoles de taille européenne et d’une cinquantaine de grosses villes (de 80.000 à 200.000 habitants) qui peuvent accueillir l’iconomie entrepreneuriale.

Mais les politiques franciliens se sont alliés pour ne pas créer le Grand Paris, enrayant ainsi le premier moteur du renouveau national. Les autres métropoles, trop souvent monofilière, ne tirent pas la croissance. Restent la réussite du Grand Lyon et la promesse d’Aix-Marseille-Provence, qui doit démarrer en 2016.

Pour faire passer la croissance française de 1,1 % sur la période 2001-2014 à 2 % ou au-delà, afin de lutter contre le fléau du chômage, il faut concentrer nos énergies sur l’entrée de nos métropoles dans la troisième révolution industrielle. Il faut également aligner notre fiscalité du capital et des entreprises sur celles des autres pays européens ayant la plus forte croissance.

S’opposer au développement des métropoles, c’est tuer ce qu’il reste d’énergie dans ce pays. Construire des métropoles accueillantes ayant une gouvernance forte et une vision cohérente de leur développement, c’est sortir de l’ignoble stagnation qui nous mine. Plus que jamais, gouverner, c’est choisir, à condition de savoir ce que l’on fait.

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