Les Echos – 5/09/2023

La France est dotée d’un système de santé d’une grande complexité avec des établissements de santé, des groupements hospitaliers de territoires ou des maisons de santé qui ne doivent pas être confondues avec des maisons médicales de garde. Or personne ne semble satisfait du fonctionnement de ce système complexe qu’il faudrait rationaliser sur le périmètre des bassins de vie.
Fin 2020, le secteur hospitalier français comptait près de 3.000 établissements de santé, dont 1.350 hôpitaux publics, 970 cliniques privées et 670 établissements privés à but non lucratif – dont 20 centres de lutte contre le cancer. Parmi les établissements publics, on comptait 180 centres hospitaliers régionaux, 1.030 centres hospitaliers – dont 92 spécialisés en psychiatrie – et 140 autres établissements publics, essentiellement des unités de soins de longue durée.

Essor de l’ambulatoire

Le nombre de structures et le nombre de lits diminuent régulièrement à mesure des restructurations et de l’essor de l’ambulatoire qui reste moins développé qu’ailleurs en dépit des progrès récents. Ces établissements employaient 1,36 million de personnes dont 160.000 soignants, 850.000 agents non médicaux soignants et 350.000 agents du personnel non médical, non soignant. Le secteur public employait 77% des effectifs salariés de secteur hospitalier.
Les groupements hospitaliers de territoires (GHT) sont un dispositif conventionnel, obligatoire depuis juillet 2016, entre établissements publics de santé d’un même territoire, par lequel ils s’engagent à se coordonner autour d’une stratégie de prise en charge commune du patient.
En mars 2023, la France comptait également 2.251 maisons de santé avec un objectif de 4.000 maisons qui sont des structures pluriprofessionnelles dotées de la personnalité morale et constituées entre professionnels médicaux, auxiliaires médicaux ou pharmaciens. Les maisons de santé ne doivent pas être confondues avec les 340 maisons médicales de garde qui accueillent les patients en dehors des horaires conventionnels (de 20 heures à 8 heures du matin).

Mailler le territoire

Selon l’Insee, 1.707 bassins de vie structuraient le territoire français au début de cette année, dont 26 dans la France d’outre-mer. Chaque bassin de vie est défini autour d’une ou plusieurs communes qualifiées de pôles de services comprenant notamment les collèges, les commerces, les stations-service ou agences bancaires, les piscines et laboratoires d’analyses médicales ou encore les services publics de police/gendarmerie et de finances publiques. Ces bassins se divisaient en 65 bassins urbains denses, 386 urbains de densité intermédiaire et 1.256 bassins ruraux.
Il apparaît que le système de soins doit être restructuré sur ces bassins de vie en s’organisant pour qu’ils aient chacun, en fonction de leur taille, de 1 à 3 maisons médicales de garde ouvertes la nuit (de 20 heures à 8 heures) afin de mailler le territoire pour éviter les recours inutiles aux urgences. Avec, à terme, 4.500 à 5.000 maisons médicales de santé ouvertes le jour et un nombre équivalent de maisons de garde ouvertes la nuit, on pourra accélérer la restructuration du système en renforçant massivement les équipements des 180 centres hospitaliers régionaux (CHR) tout en réduisant le nombre d’établissements de santé de 3.000 à moins de 2.000 mieux équipés, certains des établissements en surnombre se transformant en maisons de santé et de garde.
Les CHR doivent être tous portés au plus haut niveau mondial d’équipements et de qualité de soins pour redonner à la France le pailleur système de santé au monde, la place qui était la nôtre il y a trente ans.

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